Les réseaux sociaux

Contenus Capacités attendues
Identité numérique, e-réputation, identification, authentification Connaître les principaux concepts liés à l’usage des réseaux sociaux.
Réseaux sociaux existants Distinguer plusieurs réseaux sociaux selon leurs caractéristiques, y compris un ordre de grandeur de leurs nombres d’abonnés.
Paramétrer des abonnements pour assurer la confidentialité de données personnelles.
Modèle économique des réseaux sociaux Identifier les sources de revenus des entreprises de réseautage social.
Rayon, diamètre et centre d’un graphe Déterminer ces caractéristiques sur des graphes simples.
Notion de « petit monde » Expérience de Milgram Décrire comment l’information présentée par les réseaux sociaux est conditionnée par le choix préalable de ses amis.
Cyberviolence Connaître les dispositions de l’article 222-33-2-2 du code pénal.
Connaître les différentes formes de cyberviolence (harcèlement, discrimination, sexting...) et les ressources disponibles pour lutter contre la cyberviolence.
Sommaire ici

Définitions et exemples

Les réseaux sociaux sont des applications basées sur les technologies du Web qui offrent un service de mise en relation d’internautes pour ainsi développer des communautés d’intérêts.
Pour se connecter, un identifiant et un mot de passe propres à l'application sont nécessaires. On parle d'identification et d'authentification.
Le paramétrage des abonnements permet de contrôler la confidentialité de ses données personnelles et les traces laissées sur les réseaux sociaux.
L'ensemble de ses traces est appelé identité numérique. Elle influence l'image de l'utilisateur sur Internet, appelée e-réputation.

Quelle est la différence entre réseaux sociaux et médias sociaux ?
- Réseaux sociaux : le lien social
On utilise généralement le terme de réseaux sociaux pour les plateformes qui favorisent le lien social et l’interaction entre les membres.
Ce sont des espaces web où les internautes créent un profil de présentation et interagissent avec des membres d’une communauté acquise par relation amicale, professionnelle ou regroupée autour d'une thématique.
- Médias sociaux : la diffusion de contenu
On utilisera plutôt le terme médias sociaux pour toutes les plateformes qui permettent de diffuser du contenu sans nécessairement avoir comme vocation de mettre les utilisateurs en relation.
Donc les réseaux sociaux sont une sous-catégorie des médias sociaux.

Quelques réseaux sociaux et leurs caractéristiques :

Réseau Social Description

Facebook
Permet de réseauter avec amis, famille et de promouvoir entreprises via publicités. Accès à des applications pour vendre en ligne.

YouTube
Partage de vidéos. Permet d'uploader, partager, commenter et aimer des vidéos. Création de chaînes pour diffuser du contenu.

Instagram
Partage de photos et vidéos. Utilisation de filtres pour améliorer les publications. Possibilité de partager sur d'autres réseaux sociaux.

Twitter
Publication de messages courts (tweets). Les tweets peuvent être partagés de manière illimitée. Promotion de commerce via tweets.

WhatsApp
Messagerie instantanée pour chats privés ou en groupe. Appels gratuits entre utilisateurs.

Snapchat
Messagerie via images. Exploration d'actualités et histoires en temps réel.

LinkedIn
Réseau professionnel pour élargir son réseau, contacter des entreprises, recruter des candidats.

Pinterest
Partage et marque-page de photos et visuels graphiques. Source d'idées pour divers projets.

Repères historiques

Vidéo :Les réseaux sociaux (2 min 33 s)

1995 : Classmates est l’un des premiers réseaux sociaux qui permettent aux étudiants de rester en relation;
2003 : Apparition de Myspace, aujourd’hui en perte de vitesse, et de LinkedIn (racheté depuis par Microsoft), à vocation professionnelle;
2004 : Apparition de Facebook, d’abord réservé aux étudiants de l’université Harvard, puis ouvert au grand public en 2006;
2006 : Apparition de Twitter, qui permet l’échange de courts messages, limités au départ à 140 puis à 280 caractères (on parle de microblogage);
2009 : Lancement de la messagerie instantanée WhatsApp (rachetée depuis par Facebook) qui se substitue à l’utilisation des SMS et MMS chez beaucoup d’utilisateurs;
2010 : Arrivée d’Instagram (racheté depuis par Facebook), qui permet le partage de photos et de vidéos;
2011 : Début de Snapchat qui permet, sur plateformes mobiles, le partage de photos et de vidéos, avec une limitation de durée;
2018 : On estime à 3,2 milliards le nombre d’utilisateurs actifs des réseaux sociaux.

La publicité

Les entreprises des réseaux sociaux tirent principalement leurs revenus de la publicité, en fournissant aux annonceurs des données pour personnaliser les annonces selon le profil des utilisateurs. Cela s'appelle le ciblage.
Les réseaux sociaux se financent par la publicité, les jeux, ou les abonnements.
Cependant, ils ont d'autres sources de revenus, comme la publicité (affichage ou performance), l'affiliation, les abonnements (souscription ou partenariat), les versions payantes (modèle freemium), les adhésions ou dons, les monnaies virtuelles, la vente de produits dérivés, les frais d'intermédiation et l'accès à des fonctionnalités payantes dans un modèle freemium offrant une version basique gratuite et une version premium payante avec plus de fonctionnalités.

Vidéo : La publicité sur Internet (3 min 31 s)
Vidéo : Europe 1 : Le boom de la publicité sur Internet - 2017 (2 min 34 s)

Les données et les programmes

Vidéo :Les réseaux sociaux - Une mine d'or pour le fisc (2 min 24 s)
Vidéo :MAIF - Les réseaux sociaux (4 min 20 s)
Vidéo :Chine, des caméras dans la rue (1 min 15 s)
Vidéo :Chine, reconnaissance faciale (10 min 15 s)
Vidéo :Clearview.ia (1 min 30 s)
Vidéo :Comment les algorithmes nous enferment ? (2 min 58 s)

Psychologie, Addictions

Vidéo :Chats (41 s)
Vidéo :Facebook (8 min 1 s)
Vidéo :Candy Crush (6 min 24 s)
Vidéo :Instagram (6 min 34 s)
Vidéo :YouTube (6 min 9 s)
Vidéo :Snapchat (6 min 21 s)
Vidéo :Uber (6 min 21 s)
Vidéo :Twitter (6 min 17 s)
Vidéo :TikTok (7 min)

Autres :
Vidéo :Comment les réseaux sociaux se rendent indispensables ? (6 min 21 s)
Vidéo :L’impact des réseaux sociaux sur nos cerveaux – Manipulations Cognitives – août 2018 (4 min 29 s)
Vidéo :L’impact des réseaux sociaux sur la confiance en soi (13 min)
Vidéo :Comment Facebook peut influencer le résultat d'une élection (3 min 3 s)

Théorie des réseaux sociaux

Théorie en SES


L'expérience de « petit monde »
Stanley Milgram, psychologue social américain, réalise l'expérience de « petit monde » en 1967.
Il choisit un individu-cible et trois groupes de départ de 217 personnes pour faire parvenir un dossier à l'individu-cible via des connaissances.
Les dossiers qui arrivent à l'individu-cible montrent une moyenne de 5 à 6 intermédiaires, établissant les "six degrés de séparation" entre deux individus aux États-Unis.
Des études ultérieures autour d'Internet suggèrent qu'il ne faut pas plus de 10 à 12 liens pour relier n'importe quel individu de la planète.


La force des liens faibles (The Strength of Weak Ties, 1973)
Mark Granovetter développe en 1973 la théorie de la force des liens faibles, distinguant les liens faibles (connaissances occasionnelles) des liens forts (entourage proche).
Les liens faibles permettent d'accéder à des informations d'autres cercles sociaux, alors que les liens forts circulent des informations au sein du même groupe.
Granovetter montre que les liens faibles facilitent la circulation d'informations dans un réseau plus vaste et sont plus efficaces pour trouver un emploi, car ils apportent des informations nouvelles et exclusives, contrairement aux liens forts où l'information est partagée au sein d'un même cercle restreint.

Théorie en mathématiques

Le problème des sept ponts de Königsberg est connu pour être à l'origine de la topologie et de la théorie des graphes. Résolu par Leonhard Euler en 1735, ce problème mathématique se présente de la façon suivante :

La ville de Königsberg (aujourd'hui Kaliningrad) est construite autour de deux îles situées sur le Pregel et reliées entre elles par un pont. Six autres ponts relient les rives de la rivière à l'une ou l'autre des deux îles, comme représentés sur le plan ci-dessus. Le problème consiste à déterminer s'il existe ou non une promenade dans les rues de Königsberg permettant, à partir d'un point de départ au choix, de passer une et une seule fois par chaque pont, et de revenir à son point de départ, étant entendu qu'on ne peut traverser le Pregel qu'en passant sur les ponts.

En théorie des graphes,
- le rayon d'un graphe est l'excentricité minimale de ses sommets, c'est-à-dire la plus petite distance à laquelle puisse se trouver un sommet de tous les autres.
- Le centre d'un graphe est formé de l'ensemble de ses sommets d'excentricité minimale.
- L'excentricité maximale est appelée le diamètre.

Exemple : Modélisation d’un réseau social
Fanny utilise avec ses amis un réseau social. Elle a fait la liste des liens d’amitiés dans le tableau suivant. Une croix dans le tableau signifie que les deux personnes concernées partagent un lien d’amitié. L’objectif de cette activité est de modéliser ces liens d’amitié pour pouvoir ensuite les étudier.

FannyChloéRobinMaévaAngieMatéiJulia
FannyXXX
ChloéXXXXXX
RobinXXX
MaévaXXX
AngieXXX
MatéiXX
JuliaXXXX

Pour étudier les liens d’amitié, on va utiliser une représentation sous forme de graphe.
Chaque personne est représentée par un sommet et chaque lien d’amitié est représenté par une arête. Voici le graphe complété :


On considère que seulement deux personnes amies peuvent communiquer entre elles.

Fanny peut parler avec ses amis qui sont Chloé, Robin et Julia.
Pour communiquer avec Maéva, elle doit passer par exemple par Chloé, ce qui fait une distance de 2.
Pour parler à Angie, elle peut également passer par Chloé, ce qui fait également une distance de 2.
Pour parler à Matéi, elle peut passer par Robin, ce qui fait également une distance de 2.
La distance maximale entre Fanny et les autres personnes du graphe est de 2

Le tableau ci-dessous donne les distances maximales.

FannyChloéRobinMaévaAngieMatéiJulia
2122222

D’après le tableau précédent, Chloé est le centre du graphe.


Graph en ligne : Graph Online

La cyberviolence

Les réseaux sociaux peuvent être le support d’une cyberviolence, par le biais de photographies partagées sans consentement ou impossibles à retirer, par la diffusion de fausses nouvelles, de dénonciations ou de calomnies.
Article 222-33-2-2 du code pénal
Modifié par LOI n°2018-703 du 3 août 2018 - art. 11
Modifié par LOI n°2018-703 du 3 août 2018 - art. 13
Le fait de harceler une personne par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 € d'amende lorsque ces faits ont causé une incapacité totale de travail inférieure ou égale à huit jours ou n'ont entraîné aucune incapacité de travail.
L'infraction est également constituée :
a) Lorsque ces propos ou comportements sont imposés à une même victime par plusieurs personnes, de manière concertée ou à l'instigation de l'une d'elles, alors même que chacune de ces personnes n'a pas agi de façon répétée ;
b) Lorsque ces propos ou comportements sont imposés à une même victime, successivement, par plusieurs personnes qui, même en l'absence de concertation, savent que ces propos ou comportements caractérisent une répétition.
Les faits mentionnés aux premier à quatrième alinéas sont punis de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende :
1° Lorsqu'ils ont causé une incapacité totale de travail supérieure à huit jours ;
2° Lorsqu'ils ont été commis sur un mineur de quinze ans ;
3° Lorsqu'ils ont été commis sur une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de leur auteur ;
4° Lorsqu'ils ont été commis par l'utilisation d'un service de communication au public en ligne ou par le biais d'un support numérique ou électronique ;
5° Lorsqu'un mineur était présent et y a assisté.
Les faits mentionnés aux premier à quatrième alinéas sont punis de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende lorsqu'ils sont commis dans deux des circonstances mentionnées aux 1° à 5°.


Il existe plusieurs formes de cyberharcèlement, qui prennent le nom de cyberviolences :
- Happy slapping : lynchage en groupe puis publication de la vidéo sur un site ;
- Propagation de rumeurs par téléphone, sur internet ;
- Création d’un groupe, d’une page ou d’un faux profil sur un réseau social à l’encontre de la personne ;
- Publication de photographies sexuellement explicites ou humiliantes ;
- Commande de biens/services pour la victime en utilisant ses données personnelles ;
- Piratage de la boîte de messagerie d’une victime, notamment en modifiant son mot de passe ;
- Transmission délibérée de virus ;
- Usurpation d’identité : publication de messages sous le nom de la victime, comme si elle se dénigrait et se ridiculisait ; La plus commune restant l’envoi de messages menaçants, d’insultes via messagerie privée, comme MSN, publique comme Facebook ou par messages.
- le cybersexisme. Il se caractérise par une double invisibilité, car elle s’effectue dans la sphère numérique, qui échappe aux adultes, et parce qu’il prend racine dans le sexisme ordinaire, souvent banalisé ou minimisé. En effet, cela reste un sujet encore tabou. Cette forme de cyberviolence peut se manifester par la publication de commentaires insultants, de photos ou photomontage sexiste, de création de rumeur sur le mur de la victime, ou une invitation à écrire des commentaires désobligeants…


Si vous subissez des violences répétées (verbales ou physiques) ou si vous êtes témoins de tels actes
et bien PARLEZ-EN car se taire c'est souffrir encore.


Vidéo : Briller (3 min 55 s)
Vidéo : RTL - Un collégien sur cinq concerné par la cyberviolence (10 min 55 s)


Décoration